« Delphine est morte dans son lit cette nuit, un peu avant l’aube. » Dès lors, Édouard Morel se voit dans l’obligation d’écrire l’histoire de cette fille, de la faire vivre puis mourir afin de se libérer d’elle.
Ils sont deux garçons, deux amis dans Paris : Édouard et Stéphane. Au hasard d’une promenade sur la place Saint-Sulpice, ils recueillent, au pied de la fontaine, une fille perdue, enceinte : Delphine. Les deux amis s’occupent d’elle. Elle s’enfuit, revient, s’installe à nouveau, toujours aux prises avec un délire monomaniaque. Oui, elle dérange, elle dérange Édouard, réveille sa mémoire interdite, le force à la suivre sur les chemins peu sûrs du deuil et de la désolation.
Empreint de douceur et de mansuétude, ce récit est un des plus violents qu’on puisse lire sur la condition des êtres à la dérive.
Pierre-Robert Leclercq, Le Monde