Histoire
La Fin des alliances franco-indiennes
Enquête sur un sauf-conduit de 1760 devenu un traité en 1990
LA LOI CONSTITUTIONNELLE DE 1982 affirme que les droits des peuples autochtones, droits ancestraux et droits issus de traités, seront respectés. Les Indiens se sont ainsi forgé une redoutable arme juridique qui semble menacer les fondements mêmes de nos sociétés et qui donne parfois l’impression qu’il y a deux catégories de citoyens: les uns soumis aux lois provinciales et à l’obligation de payer des taxes, les autres non.
Quels sont ces traités que les Indiens invoquent devant les tribunaux ? Comment la Cour suprême du Canada a-t-elle pu, dans son arrêt Si oui de 1990, accorder à un simple sauf-conduit la valeur d’un traité? Que dit exactement ce document ? Où se trouve l’original? D’où provient la copie déposée en cour ? Comment la Cour d’appel a-t-elle pu, tout récemment, reconnaître le traité d’Oswegatchie sur la base de simples évocations, sans document précis ?
Mais que s’est-il donc passé à la fin de l’été de 1760, lorsque les armées britanniques marchaient sur Montréal ? Comment Amherst a-t-il réussi à briser l’étonnant réseau d’alliances patiemment tissé par les Français avec les Indiens ? En échange de quels engagements ? La fin des alliances franco-indiennes marque une période qui, de toute évidence, a été trop peu étudiée. C’est pourquoi Denis Vaugeois revient sur les dernières étapes de la guerre de Sept Ans, afin d’établir le déroulement précis des événements entre la capitulation de Québec et celle de Montréal. Il nous raconte en même temps une enquête passionnante où — comme dans les meilleurs romans à suspense — la même histoire est reprise sous plusieurs angles, celui des faits, celui de leur interprétation par les tribunaux, celui des débats entre historiens. Le lecteur y suivra une intrigue fertile en rebondissements, où des révélations capitales naissent des plus simples observations.
Denis Vaugeois nous livre ici un ouvrage d’érudition aussi passionnant qu’accessible, qui marie la grande et la petite histoire.