Littérature
Les Plaisirs de la mélancolie
Petites proses presque noires
Voici la nouvelle édition d’un ouvrage publié pour la première fois en 1980 et qui inaugurait, dans l’œuvre de Gilles Archambault, un genre nouveau, celui du recueil de proses brèves, que devaient illustrer par la suite des titres comme Le Regard oblique, Chroniques matinales et Nouvelles Chroniques matinales, tous parus dans la collection « Papiers collés ». Il était donc normal que Les Plaisirs de la mélancolie vienne les y retrouver.
Les « petites proses presque noires » qui composent ce recueil se répartissent en trois groupes : « Humeurs », où s’expriment toute l’ironie du chroniqueur et son sens de la comédie sociale ; « Justifications », où il évoque sa vision toute personnelle du métier d’écrivain ; et « Murmures », qui rassemble des pensées et des émotions notées au hasard des événements et des rencontres.
Ces textes ont beau avoir été écrits il y a quinze ou même vingt ans, ils n’ont nullement vieilli. C’est qu’il n’y est pas question d’idées et d’idéologies, mais de cela seul qui ne passe jamais : les silences, les paroles, les instants de stupeur ou de joie furtive qui sont le lot de la conscience nue, de l’être qui ne prétend à rien d’autre qu’à vivre humainement et lucidement parmi ses semblables. Intacts, ces textes le sont aussi par la qualité de leur écriture, par la voix unique et donc toujours actuelle qui s’y fait entendre.