Depuis bientôt quarante ans, la lutte pour l’« unité nationale » accapare toute la scène politique au Canada. Pourtant, le pays est divisé aujourd’hui plus que jamais.
Kenneth McRoberts soutient que c’est la stratégie même du fédéral qui est responsable de l’impasse. Tandis que, dans les années 60, tous les partis politiques à Ottawa cherchaient un moyen de satisfaire les exigences du Québec, une nouvelle politique s’est mise en place dans les années 70 sous l’impulsion de Pierre Elliott Trudeau. Cette politique prévoyait que les Québécois seraient intégrés au reste du Canada grâce au bilinguisme officiel, à la Charte des droits, au multiculturalisme et au principe de l’égalité des provinces. Ainsi, Ottawa deviendrait la capitale d’une véritable « nation ».
En bout de course, comme le montre éloquemment McRoberts, cette politique n’a pas réussi à faire des Québécois des Canadiens à part entière. Paradoxalement, elle a transformé la façon dont tous les autres Canadiens perçoivent leur pays. La plupart d’entre eux sont désormais attachés au principe de l’égalité des provinces et des régions au point où il est impossible de considérer les revendications du Québec.
Il faut donc repenser ce pays.
« Kenneth McRoberts ne pense ni en fédéraliste, ni en souverainiste, mais en chercheur et généraliste, une catégorie d’universitaires qui se perd au profit des engagés et des pointus. Je suis sûre que je vais trouver chez lui, en paix, de quoi me replacer les idées en temps réel. »
Lise Bissonnette