Ce quatrième et dernier volet de la grande biographie de René Lévesque s’ouvre le surlendemain du référendum perdu de mai 1980. Cet échec, René Lévesque allait le payer très cher. En effet, les événements qui lui font perdre pied s’enchaînent rapidement. Après leur face-à-face de novembre 1981, Pierre Trudeau lui impose une constitution si inacceptable qu’il refuse de la parapher. René Lévesque affronte ensuite un parti déboussolé qui enterre référendum et association avec le Canada. Ce n’est que grâce à un audacieux quitte ou double, le «renérendum», qu’il impose ses vues. Mais il déchire ses militants qui l’accusent de despotisme. Et comme si l’ardoise n’était pas déjà assez lourde, il entre en collision frontale avec les milliers de syndiqués de la fonction publique qui déclenchent une série de grèves illégales qui paralysent la province. En 1984, il saisit la main tendue par le nouveau premier ministre canadien, Brian Mulroney. Il est prêt à donner une dernière chance au fédéralisme. C’est l’épisode du « beau risque » qui cristallise la scission à l’intérieur du parti et provoque le départ de sept ministres, dont ses deux vieux compagnons de route de la première heure, Jacques Parizeau et Camille Laurin. En janvier 1985, c’est le burnout et la détresse psychologique. À soixante ans, il paraît fini. Dans une ambiance de conspiration et de révolution de palais, il s’accroche jusqu’au jour où il jette l’éponge avant que le parti qu’il a mis au monde ne lui indique plus brutalement encore la sortie. Voici le portrait critique d’un monstre sacré qui nous fait découvrir un autre René Lévesque que celui auquel nous sommes habitués. En le ramenant à des proportions plus humaines, Pierre Godin rend le personnage plus attachant encore. Lire l'entrevue que Pierre Godin a accordée à
La Presse Lire l'extrait paru dans
L'actualité Lire l'article de Jules Richer dans
Le Devoir