Un matin de mai de l’année 2003, un homme grimpe dans la structure d’un pont et semble avoir préparé une mise en scène dont il est difficile de saisir le sens et la portée. Ce fait divers crée une onde de choc dans d’autres existences. Le passé remonte à la surface. L’équilibre si chèrement acquis est menacé. Tous ces êtres refusent de glisser à nouveau dans le malheur. Rien ne s’efface tant qu’on n’a pas touché la vérité. Il en sera ainsi entre autres pour Mira, jeune acrobate de cirque, François, responsable d’une maison de transition pour malades mentaux, Magoo, jeune garçon en fugue au bout d’une terrible nuit, Claire, en plein désert affectif. Trois familles dévastées. Trois espaces, théâtre de leur drame, Trois-Rivières, Grande-Vallée, Saint-Jean-Vianney, chutes, disparition d’enfants. Chaque fois, la terre s’est ouverte, le ciel s’est tu, les oiseaux se sont envolés. Chaque fois, le monde s’est vidé, tout s’en est allé, mais ceux-là sont restés, à genoux ou debout… L’homme du pont, le plus brisé de tous, couché de tout son long. Marie Gagnier nous offre ici un roman ambitieux. Tous ces destins entrecroisés tissent la trame d’un récit imprégné d’une grande humanité. Écouter
l'entrevue de Marie Gagnier à l'émission Vous m'en lirez tant "Sans vendre la mèche de cette intrigue, disons seulement que c'est avec une sensibilité flottante et aiguisée — qui la rapprocherait ainsi un peu de Viginia Woolf — que Marie Gagnier déploie ici ses antennes de romancière. Capables de rendre tant la crudicité de la misère que le grain saccadé d'une âme en miettes, ses dialogues frappent juste. Violences contenues ou drames millénaires, pensées obsédantes et failles humaines: l'auteure nous les enveloppe d'un flot d'images, de paroles et de sensations dans lequel "tout s'en va", pour reprendre le titre, vers le large et vers la vie elle-même qui s'écoule."Christian Desmeules,
Le Devoir