L'un et l’autre auteurs d’une oeuvre qui a marqué la littérature québécoise moderne, Pierre Vadeboncoeur (1920-2010) et André Major (né en 1942) appartiennent à des générations et à des milieux différents ; leur formation, leur expérience de vie, les lectures et les pensées qui les ont façonnés ne sont pas les mêmes, pas plus que leur pratique littéraire, qui diffère aussi bien par le style que par le genre (l’essai pour le premier, le roman et les carnets pour le second). Et pourtant, quelque part « à mi-chemin » de la distance qui les sépare, leur rencontre a lieu, qui dès le départ et pendant plus de quarante ans fait d’eux des amis que rapproche non tant le partage de leur vie intime ou de leurs opinions (politiques ou autres) qu’un même attachement à ce qui, pour tous les deux, constitue le bien le plus précieux, l’essentiel de leur existence : la poursuite, à travers leur écriture, d’« une vérité fuyante qui se confond parfois avec la beauté », comme le rappelle André Major dans la présentation qui ouvre ce volume. « Voilà pourquoi, ajoute Major, malgré tout ce qui nous distinguait l’un de l’autre, malgré cette divergence de nos parcours et les inévitables malentendus – assez rares, il est vrai –, nous n’avons pas cessé » de nous lire et de nous écrire, en espérant que l’autre, que l’ami « saura mesurer la portée et saisir le sens de notre démarche, surtout s’il chemine dans une voie différente que la nôtre et qu’aucune rivalité ne risque de troubler son regard ».
Cet ouvrage réunit l’ensemble des lettres échangées entre les deux hommes de 1972 à 2005. Comme il y est souvent question de divers textes écrits par l’un ou par l’autre au fil des années, textes devenus difficilement accessibles aujourd’hui, ils sont reproduits en annexes, et suivis d’une bibliographie des deux auteurs.
« La correspondance entre les deux écrivains nous convie à une saisissante quête de vérité. On retiendra surtout, en fin de parcours, la qualité des échanges intimes entre deux esprits profonds et sensibles. »
Louis Cornellier,
Le Devoir
« Un portrait juste et vivant du Québec et de deux intellectuels cherchant à inscrire leurs actions dans la lente marche du Québec vers sa maturité politique et littéraire, à y participer et à en favoriser la venue.» Jean-Paul Beaumier, Nuit blanche