Connu pour son regard scrutateur, sa sérénité et son goût de la solitude, le hibou représente bien l’homme, l’écrivain qui s’exprime – et se construit – dans ce livre. Un homme curieux et solidaire du monde, mais qui a besoin de se tenir à distance, observant, réfléchissant, méditant. Un écrivain pour qui la littérature est tout, mais qui a besoin de la vie la plus quotidienne et la plus concrète. Hibou de l’écriture, André Major a depuis toujours l’habitude de noter dans de petits carnets les menus événements personnels ou familiaux qui lui arrivent, les paysages humbles ou grandioses qu’il découvre au cours de ses promenades, les idées grandes et petites ou les souvenirs plus ou moins lointains qui lui traversent l’esprit comme des éclairs, et, bien sûr, ses impressions de lecture et telle ou telle phrase qui l’a frappé chez un de ses auteurs de prédilection.
De cette entreprise tout à fait unique dans la littérature québécoise contemporaine sont nés jusqu’ici trois volumes couvrant les années 1975-2000, auxquels s’ajoute maintenant cet Œil du hibou, qui reprend les carnets des années 2001 à 2003. On y retrouve la même composition vagabonde, faite de fragments tantôt frappés comme des aphorismes, tantôt développés en forme de brefs essais, la même attention au réel le plus modeste, le même amour de la nature, la même passion pour les grands maîtres de vie et d’art (de Thomas Bernhard à Pavese, de Tchékhov à Borges, de Simenon à Jacques Ferron), le même regard à la fois émerveillé et réservé sur le monde et les êtres.
Ce que la presse en dit
« [André Major] pratique l’art du carnet avec une élégance et une profondeur remarquables. Chez Major, le quotidien est transcendé par un esprit littéraire qui lui insuffle une saisissante vibration existentielle.» Louis Cornellier, Le Devoir
« [André Major] ne cherche pas à se raccrocher à une cause commune, c'est qu'il est trop occupé à une tâche autrement plus ardue, soit celle de rendre comte d'une « vérité commune, car ce qu'il a de vrai pour soi peut l'être pour son semblable.» Vanessa Allnutt, Contre Jour, Printemps 2017
« Le titre prend ici tout son sens: s'élever et observer. Le carnet s'inscrit dans la continuité d'un échange qui se veut indissociable de cette même quête. [...] le souci premier qui traverse et donne à ces pages à la fois leur unité, leur couleur et, pourrait-on dire [...] c'est la justesse de l'écriture. » Jean-Paul Beaumier, Nuit Blanche n. 147 été 2017