Le fil directeur de ce livre tient dans la crise qui menace actuellement les fondements symboliques de nos sociétés où les principaux vecteurs traditionnels de transmission culturelle (églises, école, littérature, médias, famille et autres) sont affaiblis ou en difficulté, sinon en retrait. Dans ce contexte, l’ouvrage pose une question difficile mais déterminante : dans quelle mesure l’histoire nationale et son enseignement peuvent-ils contribuer à atténuer la crise en assurant la sensibilisation aux idéaux propres à allumer une nouvelle ferveur et à susciter des engagements citoyens ? Le livre se veut donc un plaidoyer en faveur de l’histoire nationale, un genre qui a été remis en question depuis trente ou quarante ans.
Il en découle un ouvrage ambitieux qui propose une réflexion d’ensemble sur la genèse, la situation et le devenir de l’histoire nationale et de son enseignement au Québec. Cet objectif général est exploré dans de nombreuses directions : une revue des facteurs qui fondent la pertinence et l’avenir de l’histoire nationale, ce qui inclut une réhabilitation de la nation; un survol des finalités qui ont été assignées à l’histoire nationale depuis le XIXe siècle ; son rôle dans la promotion de mythes fondateurs (ou de valeurs fondatrices) ; une formule d’intégration de la diversité socioculturelle dans ce champ historiographique pour en faire un véritable récit national ; une analyse de la controverse récente entourant le Renouveau pédagogique, assortie d’une proposition de compromis; un appel à une histoire nationale plus engagée culturellement et socialement.
G. B.